A l’image d’une chanson de Cabrel, elle a en effet dû faire toutes les guerres pour être si forte aujourd’hui. Et aujourd’hui encore elle est la cible d’une offensive coordonnée qui va des USA jusqu’à la France. Une offensive d’une violence et d’une portée rarement atteinte. Avec en tête un Musk qui rêve de sonner l’Hallali de l’encyclopédie.
L’histoire de Wikipedia est indissociable de celle du web et du numérique plus largement ; elle en a toujours constitué un point nodal. Elle est une Babel moderne, elle a changé le périmètre de ce que l’on nommait encyclopédisme (pour un « encyclopédisme d’usage » comme je le qualifiais en 2008), elle en a aussi changé certains codes et certaines valeurs. A l’échelle du monde numérique et un peu au-delà, elle est le dernier espace commun non-marchand, entièrement dédié à la connaissance. Un espace dont le fonctionnement reste ouvert et transparent, tant dans sa gestion administrative (c’est une fondation, Wikimedia, qui préside aux destinées de l’encyclopédie) que dans sa matérialité documentaire (chaque page de l’encyclopédie propose d’accéder à son historique de modifications et aux débats qui en sont à l’origine).