Dans une galaxie très très lointaine, une République subit, dans les épisodes 1, 2 et 3 de la célèbre saga Star Wars, des tentatives de déstabilisation répétées et commanditées par son propre chancelier, Palpatine, qui profite de l’ambiance guerrière qu’il a lui-même créé pour lever une armée de clones, faire voter des lois d’exception, réduire à néant le contre-pouvoir constitué par l’ordre des Jedi (ces guerriers bad’ass avec des sabres lasers) puis se faire élire empereur par un Sénat galactique complètement fanatisé. Les premiers épisodes des films Star Wars, qui sont sortis vingt ans après les épisodes 4, 5 et 6, mettent en scène des personnages qui échouent à prévenir cette tragédie. La trilogie suivante se déroule plusieurs décennies après la fin de la démocratie et oppose la rébellion à l’Empire. En 2016, le film Rogue One met en scène un petit groupe de révolutionnaires qui effectue une mission essentielle pour la réussite future de la rébellion. À sa tête, un rebelle du nom de Cassian Andor, brillamment incarné par l’acteur Diego Luna. Le film est un succès critique et populaire et devient le deuxième plus gros succès de la franchise Star Wars. En 2022 est diffusée la première saison de la série Andor, qui a fait le choix de se concentrer sur ce héros populaire et ses camarades, et ainsi de raconter les naissances de l’Alliance rebelle, l’entité qui s’oppose (victorieusement) à l’Empire dans les épisodes 4, 5 et 6 et parvient à restaurer la République.
Cette chanson a une belle histoire. Écrite par Anna Marly, en russe en hommage à la résistance soviétique, puis devenue le bien plus célèbre Chant des Partisan avec des paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon, elle devient la Complainte du Partisan après qu’un éminent résistant français, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, en eût composé les paroles. Hy Zaret, un prolifique auteur de succès américain entend cette chanson sur la BBC pendant la guerre : elle l’émeut, il en fait la traduction. Longtemps il passera pour son auteur. En 1969, Léonard Cohen, artiste canadien, figure montante de la « contre culture » nord-américaine exhume cette chanson alors oubliée et lui donne une seconde vie, mêlant textes français et anglais. Elle a depuis été reprise par de nombreux chanteurs en France et aux États-Unis. Sur le mode de la complainte, c’est à dire un récit plaintif chargé de mélancolie, la chanson fait parler un personnage qui, sans joie et sans passion apparente, s’engage dans un combat dont il connaît l’issue certaine: la prison, la douleur, la mort. Mais il refuse de vivre à genoux et sait que la liberté reviendra. On note qu’il n’y a aucune ferveur dans le propos, aucune glorification en est attendue, alors que le prix à payer (perdre femme et enfants) est énorme: quand la liberté reviendra, on retournera dans l’ombre de l’anonymat.
source : http://zebrock.org/projets/melomanes/the-partisan-leonard-cohen-1969/
When they poured across the border
I was cautioned to surrender
This I could not do
I took my gun and vanished.
I have changed my name so often
I've lost my wife and children
But I have many friends
And some of them are with me
An old woman gave us shelter
Kept us hidden in the garret
Then the soldiers came
She died without a whisper
There were three of us this morning
I'm the only one this evening
But I must go on
The frontiers are my prison
Oh, the wind, the wind is blowing
Through the graves the wind is blowing
Freedom soon will come
Then we'll come from the shadows
Les Allemands étaient chez moi
Ils me dirent, "résigne toi"
Mais je n'ai pas peur
J'ai repris mon âme
J'ai changé cent fois de nom
J'ai perdu femme et enfants
Mais j'ai tant d'amis
J'ai la France entière
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a caché
Les Allemands l'ont pris
Il est mort sans surprise
Oh, the wind, the wind is blowing
Through the graves the wind is blowing
Freedom soon will come
Then we'll come from the shadows